Conduite autonome BMW : état des lieux et innovations technologiques

24 juin 2025

En 2023, l’Allemagne devient le premier pays européen à autoriser la conduite autonome de niveau 3 sur certaines portions d’autoroute. BMW intègre ce cadre réglementaire avec une technologie développée en partenariat avec Qualcomm et Tencent. La marque bavaroise déploie déjà des fonctionnalités avancées sur ses modèles de série.

Le fossé s’élargit entre ce que promettent les slogans publicitaires et ce que les voitures réalisent vraiment sur l’asphalte. Les annonces spectaculaires s’enchaînent chez les constructeurs, mais la certification des systèmes reste verrouillée par une réglementation stricte. BMW ne ralentit pas : la marque fonce, portée par une architecture logicielle évolutive et un réseau d’intelligence artificielle opéré depuis la Chine.

Lire également : Covoiturage : gagner de l'argent en optimisant ses trajets automobile

Conduite autonome : où en est-on vraiment aujourd’hui ?

La conduite autonome avance prudemment, sous l’œil attentif des régulateurs et au rythme imposé par les réalités industrielles. Chez BMW Group, la stratégie ne cherche pas à épater la galerie : elle s’appuie sur des solutions robustes, une montée en puissance dosée et continue. Les systèmes ADAS (Advanced Driver Assistance Systems) forment la colonne vertébrale de cette évolution : capteurs, caméras, intelligence artificielle s’intègrent dans des modèles comme la BMW iX ou la BMW i5. On quitte le simple stade de l’assistance, mais le passage à une autonomie totale se heurte aux cadres réglementaires et à la réalité du trafic.

BMW propose, via BMW ConnectedDrive, un éventail de fonctionnalités activables en quelques clics. Les propriétaires choisissent : abonnement ou paiement ponctuel, chaque option s’aligne sur le quotidien de l’utilisateur. Grâce à BMW Remote Software Upgrade, l’ajout ou la mise à jour de ces fonctions s’effectue à distance, évitant ainsi le détour par l’atelier. Cette souplesse accélère le déploiement des nouveautés et garantit un suivi logiciel permanent, atout non négligeable pour la sécurité.

A lire aussi : Covoiturage en France : quels sont les villes les plus adeptes ?

Malgré ces avancées, la voiture autonome reste bridée par la réglementation, notamment en France et dans la majorité des pays européens. L’Allemagne fait figure d’exception, autorisant sous conditions strictes les systèmes de niveau 3 sur certaines autoroutes. Les constructeurs guettent une harmonisation des règles et l’évolution des contrats d’assurance auto, alors que la question de la responsabilité en cas d’incident reste sous tension. Dans ses usines, BMW applique déjà une conduite automatisée certifiée CE, à Dingolfing, Leipzig, Regensburg, Oxford, Debrecen, Ratisbonne, mais ce privilège reste réservé à la logistique interne.

Sur la route, la fracture demeure entre démonstration technologique et usage réel. Les conducteurs, face à la multitude de systèmes d’assistance, doivent naviguer entre promesses, contraintes réglementaires et impératifs de sécurité. Pour BMW, la progression reste méthodique, jamais laissée au hasard.

Les 5 niveaux d’autonomie expliqués simplement

Pour cerner la conduite autonome, il faut comprendre la grille des cinq niveaux fixée par la SAE International. Ce référentiel, adopté par tout le secteur automobile, balise le développement technique et juridique. Voici les différents niveaux d’autonomie, détaillés pour saisir leur portée :

  • Niveau 0 : Le conducteur garde la main sur tout. Quelques aides, comme les alertes d’angle mort ou le freinage automatique, existent, mais elles ne remplacent jamais la vigilance humaine.
  • Niveau 1 : L’assistance intervient sur une seule fonction à la fois, par exemple un régulateur de vitesse adaptatif ou une aide au maintien dans la voie. L’humain reste pleinement responsable.
  • Niveau 2 : Avec cette automatisation partielle, les ADAS coordonnent freinage, accélération et direction. Le conducteur doit toutefois surveiller en permanence et réagir à tout instant. Les BMW iX et i5, bardées de capteurs et épaulées par l’intelligence artificielle, illustrent ce niveau.
  • Niveau 3 : L’automatisation devient conditionnelle. Le système prend en charge la conduite dans certains contextes, mais l’humain doit pouvoir reprendre le contrôle immédiatement. L’Allemagne autorise cette configuration sur autoroute, mais sous une réglementation pointilleuse.
  • Niveaux 4 et 5 : On atteint une autonomie avancée, puis totale. Le véhicule circule sans aucune intervention humaine, et au niveau 5, il peut même se passer de volant et de pédales. Ces technologies, encore en phase de test sur route ouverte, reposent sur des réseaux de capteurs LIDAR, caméras, et services cloud. BMW expérimente déjà ces solutions dans la logistique de ses usines, en s’appuyant notamment sur Embotech AG.

Le chemin vers la voiture totalement autonome est semé d’embûches réglementaires et techniques. Cette classification des niveaux d’autonomie fournit un repère précis pour juger chaque avancée, des assistances actuelles aux perspectives du véhicule sans conducteur.

BMW et la course à l’innovation : technologies embarquées, IA et partenariats stratégiques

BMW Group mise sur une intégration pointue des technologies embarquées et sur une exploitation poussée de l’intelligence artificielle. Le système BMW ConnectedDrive orchestre la totalité des services numériques : navigation, gestion des assistants à la conduite, et bien plus. Ce dispositif, déployé sur les modèles BMW iX, i5, Série 5, Série 7 et MINI Countryman, repose sur le BMW Operating System, régulièrement actualisé grâce au Remote Software Upgrade.

Les véhicules BMW embarquent des suites avancées d’ADAS, combinant capteurs, caméras et processeurs Qualcomm Snapdragon Ride pour une perception ultra-précise à 360°. Cette architecture permet d’atteindre une conduite semi-autonome fiable, tout en maintenant l’humain au cœur des décisions. Les interfaces évoluent également : assistants vocaux, écran incurvé BMW Curved Display, ou encore la BMW Digital Key qui transforme le smartphone en clé virtuelle, témoignent d’une digitalisation profonde de l’habitacle.

L’usine se transforme à vive allure grâce au programme BMW iFACTORY, qui accélère la digitalisation et l’automatisation des sites de production. Cette mutation s’appuie sur les services cloud d’AWS, le Data Hub BMW et les outils d’apprentissage automatique tels que SageMaker. Les collaborations avec Embotech AG pour automatiser la logistique ou Qualcomm Technologies pour la vision embarquée illustrent la stratégie d’alliances de BMW, loin de toute tentation d’isolement.

Derrière cette dynamique, une direction bicéphale, Milan Nedeljković et Nicolai Martin, incarne la volonté de BMW de maîtriser chaque maillon de l’innovation, des bureaux d’études jusqu’au bitume.

voiture autonome

Ce que réservent les prochaines années pour la conduite autonome chez BMW

L’accélération technologique prend forme avec le projet BMW Neue Klasse, dont la production se prépare à Debrecen. Cette nouvelle génération place la conduite autonome au centre de la stratégie de la marque. Chaque futur modèle intègre des innovations numériques, pensées pour s’adapter à l’évolution rapide du paysage automobile et aux attentes croissantes en matière de sécurité routière.

La transformation touche aussi la logistique. À Regensburg, dès 2026, des chariots élévateurs à hydrogène sillonneront l’usine, incarnation d’une transition énergétique assumée et d’une intégration de solutions respectueuses de l’environnement. La digitalisation et l’automatisation, déjà impulsées par iFACTORY, vont s’intensifier, portées par une gestion des données toujours plus sophistiquée et une utilisation accrue de l’intelligence artificielle.

BMW poursuivra dans les années à venir une progression graduelle de la conduite automatisée. La finalité : limiter les accidents, perfectionner la collaboration entre l’humain et la machine, et franchir, un à un, les obstacles réglementaires encore dressés en Europe, en France, en Allemagne et ailleurs.

La gamme des véhicules électriques et des systèmes ADAS profitera de mises à jour à distance, offrant à la marque une réactivité sans précédent face aux évolutions réglementaires et technologiques. Les conducteurs, quant à eux, assisteront à l’arrivée de voitures plus sûres, connectées, capables de s’adapter en temps réel, autant d’étapes vers une mobilité où innovation, sécurité et anticipation se conjuguent au présent.

Articles similaires